L’open innovation (innovation ouverte), initialement conceptualisée par W. Chesbrough, prend aujourd’hui de multiples formes. Selon lui, elle peut désormais être décrite comme « a distributed innovation process based on purposively managed knowledge flows across organizational boundaries, using pecuniary and non-pecuniary mechanisms in line with the organization’s business model ».
La co-construction de l’innovation démultiplie la capacité des entreprises à innover : elle nécessite de s’engager avec d’autres acteurs, réels partenaires, autour d’un projet commun avec un objectif partagé. C’est une clef pour la compétitivité.
La flexibilité apportée à la définition de l’innovation ouverte permet d’y intégrer désormais un outil emblématique : le laboratoire commun. Ce type d’outil, soutenu par des acteurs majeurs comme le CNRS, qui se positionne comme pionnier de l’innovation ouverte, ou l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR), au travers son programme de financement Labcom, est indispensable pour une PME ou une ETI qui voudrait explorer le secteur des deeptech.
Quels points faut-il considérer avant de se lancer dans la création d’un laboratoire commun et qui impliquer ?
Le terme « laboratoire commun » n’a pas de signification canonique et peut désigner différentes formes de collaborations entre un laboratoire – ou plutôt les tutelles de celui-ci – et une entreprise :
La mise en place d’un contrat de R&D est le cas le plus accessible et le plus simple à organiser. Évidemment de nombreux aspects devront être considérés notamment en ce qui concerne les résultats générés lors des travaux menés en commun. L’élaboration d’une stratégie de propriété intellectuelle pour les approprier et structurer leur exploitation est indispensable. Au niveau opérationnel elle se traduira par exemple dans les processus de suivi des travaux, le choix de modes de protection, les modalités contractuelles, les marchés d’exploitation…
Qui impliquer : équipe du laboratoire commun et gouvernance R&D, expert contrat/PI
Au-delà de l’architecture du laboratoire commun et de son organisation il est important d’appréhender la manière dont l’équipe pourra œuvrer à co-construire des innovations. Bien souvent les acteurs de la recherche publiques et des entreprises appliquent des méthodologies différentes.
Créer un laboratoire commun c’est aussi l’occasion d’expérimenter des méthodes de créativité qui constitueront un langage partagé par l’équipe. Il en existe de nombreuses qui sont applicables à une grande variété de sujets comme la théorie (et les méthodes) C-K, orientée sensiblement vers le monde technique, le design thinking, qui en plaçant l’utilisateur au cœur de la réflexion intègre immédiatement l’usage, ou encore l’art thinking, démarche inspirante et créative, qui associe le parcours de l’artiste aux outils de management, pour trouver de solutions innovantes, au service de la performance globale de l’entreprise.
Quelle que soit la ou les méthodes mises en œuvre, il faudra en intégrer l’utilisation et les implications dans la stratégie de propriété intellectuelle.
Qui impliquer : équipe R&D, expert en innovation/créativité, expert PI
En tout premier lieu un laboratoire commun c’est une histoire collective, vivante et évidemment dynamique qui sera écrite et vécue par un groupe de personnes lui-même susceptible de voir sa constitution évoluer. Si des ambitions communes sont présentes pour fonder le projet, chacune des organisations impliquées apportera au sein de celui-ci sa part de culture et d’identité.
Comment le laboratoire commun peut-il émerger, avoir une présence plus marquée qu’un accord de collaboration et se développer dans ce contexte ? Les apports culturels de chacun des partenaires doivent-ils persister ? Est-il possible de les faire cohabiter ? Le management de l’innovation ne peut pas faire l’impasse sur l’humain dans l’organisation.
Dans un récent rapport sur la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche les auteurs mettent en avant le bénéfice qu’apporte la mobilité entre les secteurs publics et privés pour le développement d’une culture commune. Une solution opérationnelle et ciblée pour faciliter la mise en place et le fonctionnement d’un laboratoire commun c’est de favoriser l’émergence de son identité et de sa culture propre. Ce sont elles qui permettront à l’équipe, constituée principalement d’acteurs marqués chacun par son organisation d’origine/de rattachement, de faire corps et de co-construire des innovations.
Il ne faut pas s’interdire d’être créatif également sur ce volet : l’art thinking, tout comme les approches anthropologiques, sont des outils de choix qui permettront de faire éclore des propositions intéressantes, i.e. « innovantes ». Dès leur apparition il s’agira aussi d’approprier les premiers marqueurs d’identité et de culture (ex. choix d’un nom, d’un logo, d’un lieu, prise de parole…) pour en préserver, consolider et développer la valeur avec les droits de propriété intellectuelle.
Qui impliquer : équipe R&D et communication, expert culturel, expert PI
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